L’embauche après la formation – Jennifer VATTAIRE

« Il faut dire aussi qu’Aéropyrénées a fait ses preuves depuis de nombreuses années. Dans le milieu, tout le monde connaît l’école de Gérard PIC. »

Jennifer VATTAIRE, ancienne élève d’Aéropyrénées, a terminé sa formation en 2015. Elle a par la suite suivi le stage d’instruction FI.

Quelques temps plus tard, la voilà en compagnie d’aviation d’affaires.

Retour sur son expérience chez Aéropyrénées…

Pourquoi Aéropyrénées ?

En France il n’existe pas énormément d’ATO. Le choix est bien moins important que pour ceux qui cherchent une école de commerce. Il faut dire aussi qu’Aéropyrénées a fait ses preuves depuis de nombreuses années. Dans le milieu, tout le monde connaît l’école de Gérard PIC. Après avoir téléphoné, j’ai voulu venir voir l’école et j’ai eu un très bon contact avec la personne qui s’occupait de la partie commerciale, ainsi qu’avec un des instructeurs.

D’autre part, venant de Paris, je savais que la météo allait jouer un rôle important dans le calendrier des vols, même si je suis un peu chauvine, je dois avouer que, dans le sud, la météo est plus favorable…sauf pour le vent.

Comment s’est déroulée la formation ?

Tout s’est très bien passé. Que ce soit la partie théorique ou pratique, j’ai trouvé que les intervenants et les instructeurs étaient très biens. Aéropyrénées est une école au format familiale.

Comme partout ailleurs il y a des avantages et des inconvénients mais je n’ai absolument rien à redire sur la qualité de la formation. D’ailleurs à chaque fois que l’on me demande des conseils je parle d’Aéropy ! J’ai commencé la théorie fin septembre 2013, début mars 2015 je validais ma MCC. Que ce soit pendant ces 18 mois ou même après ma formation, quand j’étais instructrice, j’ai toujours trouvé quelqu’un qui pouvait répondre à mes questions.

Comment se sont déroulés les selections / ton recrutement après la formation ?

J’ai fait une formation intégrée et juste à la fin de la MCC j’ai continué avec le FI.

Il y a trois ans, quand je suis rentrée à Aéropyrénnées, les débouchés n’étaient pas comme ceux d’aujourd’hui, tout était bien plus enclavé. Non seulement il n’y avait pas beaucoup d’offres d’emploi et avec une petite expérience c’était encore plus compliqué.

C’est sûr que faire la formation instructeur demandait encore un investissement financier mais franchement je ne regrette pas de l’avoir fait. Trouver un poste d’instructeur, ce n’était pas compliqué, et ça ne l’est toujours pas. Bien évidemment, la question de la rémunération était encore un point d’interrogation mais, à ce moment là, l’idée n’était pas non plus de faire carrière dans un aéroclub.

J’ai trouvé mon premier emploi grâce au père d’un de mes élèves qui m’a dit un jour « si tu cherches du boulot, telle compagnie recrute des CDB et des FO ».

En rentrant chez moi j’ai appelé pour parler au chef pilote, ils n’ont bien évidemment pas voulu me donner son numéro mais ils m’ont donné son adresse mail. J’ai écrit, deux heures après j’ai eu le RH au téléphone qui m’a donné rendez vous le lendemain pour un entretien. Ensuite tout a été très rapide, en deux jours j’ai eu une réponse positive et en trois je suis partie en Angleterre pour passer une QT !

Depuis j’ai regardé tous les CV que j’avais envoyés, tous les mails, je me suis rendue compte qu’avant ce jour là, celui où j’ai décidé de les appeler, je leur avais envoyé 6 fois mon CV mais ils ne m’avaient jamais répondu. Les sélections se sont juste résumées à un entretien technique et personnel. Si dans l’aviation il faut être social, aimer être en groupe, travailler en groupe, être mobile, réactif et être capable de s’adapter à tout, je pense que c’est encore plus vrai pour l’aviation d’affaires et c’est pour cette raison que les recrutements sont surement un peu différents entre une compagnie de ligne et une compagnie d’affaires.

De manière plus générale, je pense que les recrutements sont toujours un peu similaires : entretien personnel, épreuve de simu, questions psychotechniques plus ou moins difficiles, entretien « technique » et des questions bateaux « pourquoi cette entreprise plutôt qu’une autre ? », « Qu’est-ce que vous connaissez de notre entreprise ? », « Pourquoi vous ? »…

Pourquoi cette compagnie ?

C’est bien de savoir ce que l’on veut faire, c’est bien de savoir où l’on va, mais en toute honnêteté, je pense qu’il faut se connaître, avoir de l’ambition mais ne pas surévaluer ses propres capacités. En 2015/16 ce n’était pas évident de trouver un emploi de pilote. Même si l’idée n’était pas d’accepter n’importe quoi à n’importe quel prix, je pense que, comme beaucoup à cette époque, avoir envoyé des CV un peu partout pour multiplier mes chances au maximum de trouver un emploi.

Aujourd’hui les choses seraient un peu différentes si je devais chercher un nouveau poste, mes choix seraient bien plus ciblés qu’à l’époque.

Quel conseil donnerais tu à de jeunes pilotes ?

Continuer à voler
Pour moi, le plus important c’est de continuer à voler, continuer à potasser un peu de réglementation aussi, rester vraiment dans le milieu.

Voler, ça coute de l’argent, c’est sûr. Mais avant de commencer on le savait déjà ! Même si vous ne le faite pas beaucoup il ne faut surtout pas perdre le pied (ou la main !). Quand je suis partie en QT, je n’avais pas fait d’IFR depuis deux ans. Cela a été une grosse erreur. Non seulement j’ai perdu du temps mais aussi de l’énergie à un moment où il faut être à son maximum.

Multiplier ses moyens de communication / se déplacer
Envoyer des CV à des adresses mails c’est bien mais il faut multiplier au maximum ses moyens de communications. On vit à une époque où les outils ne manquent pas et savoir s’en servir de manière optimale est vraiment un plus.

La patience
C’est sûrement le plus difficile. Ne l’étant absolument pas, je sais de quoi je parle, mais parfois il faut savoir attendre, être stratégique et je suis sure que si on se donne tous les moyens, on fini par y arriver.

Être réactif
Cela non plus n’est pas évident, même si vous ne travaillez pas encore, même si votre rêve est de rentrer dans une compagnie, peu importe laquelle, votre vie « à coté » continue, et le jour où on vous appelle, tout le monde se moque de savoir où vous êtes et ce que vous avez de prévu, et là, malheureusement, il n’y a plus vraiment de priorité, il faut y aller !

Être prêt à faire quelques sacrifices
La formation coûte cher, mais malheureusement le marché de l’aéronautique, même s’il tend à s’ouvrir, ne l’est pas encore complètement. Vous aurez sûrement la chance de trouver quelque chose de bien tout de suite, mais ce n’est pas encore la tendance générale et il faut être prêt à faire quelques sacrifices pendant quelques mois, quelques années avant de trouver ce qui vous fait vraiment rêver. Je pense que c’est important de garder en tête ce paramètre et de ne pas se créer d’illusion.

Vous êtes un ancien d’Aéropyrénées et vous souhaitez également nous faire part de votre expérience? N’hésitez pas à nous contacter.

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Author: benjamin